Intervention de Francis Lahaut au nom du CODESOHO de St Claude le 14 janvier à Lons

Dans notre beau Jura , nous bénéficions de la double peine :

D’une part, la mort lente et générale du service public hospitaliercomme partout en France, et de surcroît, l’inégalité territoriale avec la destruction de services entiers  au motif d’une prétendue faible activité.

    Ce qu’indique très volontiers la Cour des comptes: « Il est indispensable que les ARS procèdent à un état des lieux , et, le cas échéant , à une restructuration des services dont la faible activité, notamment en « NUIT PROFONDE» ne permet plus d’assurer la permanence des soins dans des CONDITIONS FINANCIEREMENT SUPPORTABLES .»

   Le maître mot :  L’argent ! Pour ces gens-là, la santé est une marchandise !

     L’ARS, agence régionale de santé Bourgogne Franche-Comté, applique strictement la recommandation de la Cour des comptes en fermant le SMUR et les Consultations non  programmées à l’hôpital de Champagnole.

 La tentative de fermer notre service des urgences LA NUIT à l’hôpital de Saint-Claude a échoué. Il fonctionne toujours 24 heures sur 24, mais avec l’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Car le 28 février 2017, M. Obrecht , directeur général adjoint de l’ARS nous annonce au Conseil de surveillance de notre hôpital : «  Nous devons adapter notre service à la contrainte financière . » Ce qui veut dire, fermer 5 services majeurs à l’hôpital de Saint-Claude. Décision refusée à l’unanimité par le Conseil de surveillance (qui ne sert à rien !) Si nous  nous battons toujours pour la réouverture de la maternité, de la pédiatrie et de la chirurgie complète, nous avons conservé notre service de dialyse et sauvé les urgences.

   Grâce   à une mobilisation hors norme avec 5000 personnes dans les rues de Saint-Claude le 13 mai 2017.

  Et c’est pour cela que nous sommes aujourd’hui si nombreux à Lons , pour sauver nos hôpitaux du Jura, car le seul langage qu’entend le pouvoir en place , c’est celui de la rue et nous donnons de la voix.  Parce que le dialogue avec les autorités supérieures est impossible. Quand M. Coiplet, directeur général de l’ARS nous reçoit le 22 décembre , nous , Comités de défense et le syndicat CGT-Hôpital, il nous amuse et  il ment, quand il dit que l’ARS ne ferme pas à Champagnole  pour des « raisons économiques » . Non , c’est fermé pour des raisons financières car ce garçon , nommé en conseil des ministres est aux ordres  pour étrangler financièrement l’hôpital public.

 Le docteur Bruno Guinchard , médecin urgentiste pendant 5 ans au SMUR de Champagnole , que je remercie d’être avec nous ,nous dira,lui, la vérité.

     La question posée est de savoir si la santé relève d’un grand service public permettant à chacun d’avoir accès aux soins de manière égalitaire , quels que soient ses revenus, son âge  et son lieu de résidence.

Le président de la République ne répond pas à cette exigence.            

M. Macron nous dit: « organiser ,décloisonner , faire jouer l’intelligence collective …»  Oui, ça ne mange pas de pain , mais cela fait trop longtemps que les personnels hospitaliers mangent du pain noir ,qu’ils sont en souffrance , en nombre insuffisants  , et qu’ils attendent que soient pourvus les dizaines de milliers de postes qui manquent aujourd’hui, et qu’ils soient reconnus. Financièrement, mais pas seulement

    Hyper-rigidité des 35 heures , vieux débat , en sachant que les hospitaliers travaillent 38,7 heures par semaine.

   Quant à la T2A , tarification à l’activité, qui apporte quelques recettes à l’hôpital et que M. Macron veut aménager, c’est un leurre, car, lorsque l’activité augmente, les tarifs sont revus à la baisse.Résulta : les recettes n’augment pas. La T2A est prise dans les filets de l’ONDAM.   En effet, c’est l’ONDAM, objectif national des dépenses d’assurance maladie qui fixe le plafond des dépenses de santé à ne pas dépasser.

    Pour 2023, l’ONDAM augmente de 3,7% par rapport à 2022.

Fort bien ! Mais les dépenses de santé augment naturellement de 4,4% . Et l’inflation , de 5,8 % , estimée à 4,3 % pour 2023.

C’est l’Assemblée nationale qui décide de l’ONDAM, avec le vote du PLFSS , projet de loi de financement de la sécurité sociale,adopté avec le 49/3.

    Conclusion : il faut changer la loi, répudier la loi Hôpital, patients santé, territoires dite loi Bachelot (J.O du 22/ O7/2009) mais aussi la loi dite Touraine (J.O 27:01:2016) ET LA LOI dite Buzyn (J.O. 26/07/2019) ; toutes ces lois destructrices de notre hôpital PUBLIC.

L’écrivain Paul Valéry disait : «  Nous  autres, civilisations , nous savons que nous sommes mortelles . »  Ajoutons, les lois aussi , dont la durée de vie est plus brève. Avec d’autres lois, l’intérêt général et le service public peuvent l’emporter !

    C’est pour cela que nous sommes rassemblés !

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